par Arun Sai, Senior Multi Asset Strategist chez Pictet Asset Management
Les actions et les obligations des pays émergents d’Asie ont perdu une décennie. Ces 10 dernières années, leurs performances sont restées à la traîne par rapport à celles des indices mondiaux, alors même que ces économies représentaient environ 70% de la croissance du PIB mondial sur cette même période. Nous pensons que les cinq prochaines années connaîtront une évolution globalement différente, avec des performances en adéquation avec le dynamisme de la région. Autrement dit, les actifs asiatiques sont actuellement sous-représentés dans les portefeuilles mondiaux.
Telle est la conclusion de notre dernière analyse sur l’Asie émergente1, une région qui se caractérise par une amélioration des perspectives de croissance, une faible inflation, un engagement crédible en faveur de réformes et une économie de plus en plus diversifiée.
Nous pensons que les actions émergentes asiatiques constitueront la classe d’actifs la plus performante dans les cinq prochaines années, avec des performances moyennes d’environ 11% par an en dollars américains. Le Vietnam et l’Inde devraient particulièrement sortir du lot.
Du côté des obligations, les obligations d’État chinoises offrent le meilleur profil risque/rendement, et les obligations d’entreprises «investment grade» présentent également des perspectives attrayantes.
Pour exploiter au mieux cette opportunité, les portefeuilles devront avoir une exposition directe aux sociétés asiatiques en direct (par opposition à une exposition indirecte via des sociétés de marchés développés présentes en Asie) et privilégier la gestion active. Une approche de gestion active est essentielle, car la divergence de performance entre marchés asiatiques augmente les possibilités de générer une surperformance. En outre, l’économie évolue rapidement dans des domaines tels que le commerce électronique, les technologies vertes et les services financiers. Dans ces secteurs, l’Asie pourrait devenir un leader mondial.
Les devises offrent une source de performance supplémentaire. Nos modèles montrent que les devises de la région figurent parmi les plus sous-évaluées par rapport au dollar américain. Cela va changer. La région affiche un excédent des comptes courants, sa politique monétaire est beaucoup moins expansionniste et elle dispose avec le renminibi d’une devise qui ne va pas tarder à remettre en question la domination du billet vert dans le domaine financer.
Bien sûr, il existe des risques. Les économies asiatiques en développement sont confrontées à des défis importants, allant de l’accumulation de la dette chinoise à des questions dont la résolution prendra plusieurs décennies, notamment la dégradation de la situation démographique, le changement climatique et la faiblesse des structures de gouvernance. Toutefois, bon nombre de ces défis peuvent être surmontés avec une combinaison de développement technologique, d’innovation et de réformes politiques et sociales.