Perspectives indiennes

par Avinash Vazirani, gérant du fonds Jupiter India Select

Après une année 2011 difficile, les perspectives relatives aux actions indiennes pour cette nouvelle année se sont substantiellement améliorées. L’année dernière, autant le marché boursier que la roupie ont subit des chutes significatives.

La Reserve Bank of India a pris une position plutôt agressive quant à l’inflation en 2011 en mettant en œuvre une série de hausses consécutives de taux d’intérêt ce qui, combiné à l’aversion persistante des investisseurs au risque, constituait une importante difficulté pour le marché actions. La chute de la roupie semblait être due principalement à la vente généralisée de devises des marchés émergents, aggravée par la politique de non intervention de la Reserve Bank of India sur ces marchés.

Néanmoins, avec des attentes de taux de croissance à deux chiffres pour les bénéfices des sociétés cette année et des valorisations boursières à des niveaux très bas, nous pensons que c’est un bon point d’entrée pour les investisseurs.

L’an dernier, les investissements des entreprises ont été limités par la contraction du marché monétaire, causant une chute de la croissance du PIB. En janvier de cette année, la Banque Centrale Indienne a revu à la baisse ses prévisions pour l’année financière se terminant en mars 2012 de 7,6% à 7,0%. Néanmoins, avec la diminution des pressions inflationnistes, nous croyons que le cycle des taux d’intérêt a probablement déjà atteint son sommet. L’indice des prix de gros dans l’alimentation, qui permet de mesurer l’inflation, est passé d’un plus haut à 11% en octobre à son plus bas niveau depuis 6 ans, soit -2,9%, durant la dernière semaine de 2011.

L’attention qui a été portée à la politique monétaire jusqu’ici est maintenant susceptible de se tourner vers la stimulation de l’économie. Nous nous attendons cette année à une réduction substantielle des taux d’intérêt de 200pb, et ils pourraient baisser davantage si les turbulences de l’économie mondiale persistent. La Banque Centrale a déjà pris une position plus accommodante en 2012 en passant de 6 à 5,5% le ratio de réserve de trésorerie, une décision qui devrait relancer l’activité de crédit.

Bien que l’émergence de l’Inde sur la scène économique mondiale ne soit pas récente, nous croyons que ses fondamentaux économiques à long terme sont toujours très attractifs. La production agricole est à un niveau record et la consommation dans la plus grande partie du pays, en dehors des grandes métropoles urbaines, reste importante. L’augmentation des dépenses de consommation est financée par des revenus et non par des emprunts, et est donc durable. Comme les pauvres deviennent plus riches, l’argent passe dans les mains d’une population plus encline à dépenser.

Selon nous, ces tendances économiques devraient favoriser la réévaluation des valorisations boursières lorsque les investisseurs retrouveront le goût du risque. Elles sont à l’heure actuelle très attractives à environ 12 fois les bénéfices potentiels, au niveau du marché dans son ensemble. Nous avons des vues particulièrement positives dans le secteur de la consommation de base. De plus, nous pensons que les banques représentent une opportunité réelle d’investissement en Inde parce que nous croyons que les craintes de voir augmenter les incidents de crédit sont exagérées.