Quantitative Easing en Angleterre ?

par Philippe Waechter, Directeur de la recherche économique de Natixis AM

Dans un discours tenu mardi 19 octobre dans les West Mildlands, Mervyn King, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, a clairement indiqué que dans le rééquilibrage de la croissance, la politique monétaire avait encore un rôle majeur à jouer.

Il reste très prudent sur l'évolution de l'activité, considérant que l'amélioration perçue récemment ne sera que temporaire. Il ne s'alerte pas sur l'inflation un peu forte au regard de l'objectif (3.1 contre 2 %) considérant que les pressions haussières ne sont que transitoires.

Une fois ces éléments temporaires passés, la situation anglaise pourrait se traduire par de moindres tensions sur l'appareil productif et l'absence de tensions nominales.

Dans ce cadre Mervyn King considère que la politique monétaire a un rôle à jouer. Elle doit être encore plus accommodante afin de faciliter le retour et le rééquilibrage de la croissance.

Avec un taux d'intérêt de référence à 0.5 %, et déjà l'expérience de l'achat de 200 milliards de sterling, on peut avoir la tentation à la lecture du discours d'imaginer que Mervyn King ne serait pas opposé à une stratégie de Quantitative Easing.

Il y a donc sur ce point un facteur qui peut fragiliser la situation de la zone Euro, surtout si les Américains adoptent eux aussi une stratégie similaire. Cela devrait obliger la BCE à adopter une stratégie monétaire accommodante.

On en conclut aussi que Mervyn King ne souhaite pas la mise en place de politique de change discrétionnaire mais valide plutôt l'idée d'une politique monétaire expansionniste qui pourrait se traduire par des mouvements de change.

Le changement d'orientation, vers une stratégie monétaire plus accommodante, est donc probable assez rapidement au Royaume-Uni.