par Adam Smears, Gérant de portefeuille et Directeur de la recherche, Skandia Investment Group
Avec l’accord conclu par le Conseil européen la semaine dernière, les conditions de marché liées au risque souverain se sont améliorées. Ainsi, peu après l’annonce, les spreads des CDS italiens sont passés de 331 bps à 250 bps.
Mais le marché semble à nouveau repris par le doute, accusant une hausse des mêmes spreads à 287 pbs, sur les cinq derniers jours. Visiblement, les investisseurs restent inquiets.
Nous pensons que l’évolution des CDS italiens est un signe important : elle attire notre attention sur l’Italie, qui affiche un endettement élevé que la zone euro aurait des difficultés à gérer si la situation devenait problématique. Analysons donc la situation de plus près.
Le ratio dette/PIB de l’Italie est très élevé (environ 119 % du PIB), ce qui explique la plupart des craintes des marchés. L’endettement de l’Italie est supérieur à celui de l’Irlande (96 %) et du Portugal (93 %) et finalement peu éloigné de celui de la Grèce (140 %).
Mais il existe quelques différences essentielles entre l’Italie et les autres pays. Le budget du pays est égal à 4,5 % du PIB et devrait s’améliorer. Il n’est donc pas aussi fragile qu’on pourrait le penser. Même si les débats au Parlement ont fait l’objet des effets de manches habituels, un plan d’austérité de 40 milliards EUR a déjà été voté.
Le déficit budgétaire de l’Italie est suffisamment bas pour bénéficier de la croissance et de l’inflation actuelles. Cela signifie que le ratio dette/PIB n’augmentera pas, les réductions budgétaires devant améliorer la situation. Nous pensons que le récent changement d’humeur des marchés n’est donc pas encore indicatif d’une dégradation fondamentale.
En réalité, aucun élément de la situation actuelle n’est véritablement nouveau, puisque la plupart des facteurs influant sur l’Italie étaient déjà en place au début de la crise de la zone euro. Ce qui a vraiment changé cette semaine, c’est que le sentiment des investisseurs a conduit les pessimistes à réexaminer la situation en Italie. À bien des égards, les inquiétudes concernant l’Italie ont été plus suscitées par les nouvelles d’Athènes que de Rome.
En conclusion, l’Italie a un problème d’endettement important, qu’elle va devoir régler. Mais son profil de maturité de la dette est cependant plus long.