Valeurs financières : cap sur les pays émergents

par Guy de Blonay, gérant spécialiste des valeurs financières chez Jupiter AM

De manière générale, je privilégie les marchés en développement plutôt que d’avoir à faire face à des situations de redressement. Par conséquent, je m’oriente davantage actuellement vers des sociétés de services financiers exposées aux pays émergents sans négliger pour autant les forts dividendes proposés par les valeurs de qualité des pays développés.

Prudence est mère de sûreté à l’ouest

Il existe effectivement une incertitude quant à la stabilité du retour à la croissance notamment avec un chômage persistant aux Etats-Unis, et plus généralement dans les pays développés. Nous attendons effectivement de comprendre si cette faiblesse se confirme et si l’activité économique se reprendra ou non de façon durablement au niveau mondial avant d’envisager se repositionner plus fortement sur ces marchés. Autre point pris en compte dans le cadre de nos analyses, le risque lié à la dette souveraine, par exemple en Europe du Sud, qui ne nous permet pas de nous intéresser à certains marchés pour l’instant.

La croissance économique attendue devra, semble-t-il, être révisée à la baisse dans les économies développées, ce qui laisse forcément présager un environnement très difficile au niveau mondial. Pour autant, il existe, parmi les pays occidentaux et en Europe en particulier, des pays sains et créateurs d’emplois à ne pas négliger : je pense à la Suisse et la Norvège.

Pourquoi privilégier les pays émergents ?

D’abord, leurs économies sont peu endettées pour l’instant et les systèmes financiers plutôt sains. En outre, ce sont des marchés en croissance, résistants et suffisamment raisonnables pour limiter une quelconque surchauffe. Les valorisations sont également intéressantes, en Chine tout particulièrement.

Pour toutes ces raisons, la croissance durable des marchés émergents est donc une source d’opportunités et l’Asie devrait être un des principaux créateurs de valeur dans les années à venir. Par conséquent, d’après moi, c’est une bonne configuration pour un investisseur de long terme. C’est pourquoi, je privilégie une plus large exposition aux pays émergents comme la Chine, l’Inde, Singapour, Hong Kong, l’Indonésie et les pays d’Amérique du Sud.

Les convictions

Au sein de nos portefeuilles, nous recherchons la croissance dans les pays émergents avec des titres comme HSBC dont la taille permet de se positionner sur les marchés en croissance et dont l’excès de capital permet des acquisitions stratégiques, Standard Chartered dont 90 % des revenus provient des marchés émergents ou encore Bank of China dont la moitié de ses encours de crédit sont détenus par l’Etat d’où un taux de défaut relativement bas.

Nous profitons également du potentiel des sociétés proposant des dividendes élevés, ce qui est justement le cas de DnB NOR, le plus important groupe de services financiers norvégien et de la Banque Cantonale Vaudoise, une banque universelle Suisse avec des résultats financiers pérennes.