Crise financière : fin de partie ?

par Bill McQuaker, Directeur adjoint de la Gestion Actions chez Henderson Global Investors

Les données économiques se détériorant, les marchés anticipent une récession qui apparaît de plus en plus probable. La confiance des investisseurs est fragilisée, aucun progrès notable n’ayant réellement vu le jour concernant la crise européenne. Une fois de plus les marchés financiers ont été affectés suite aux nouvelles évolutions survenues la semaine dernière.

Deux points majeurs inquiètent tout particulièrement les investisseurs

Tout d’abord, sur le plan économique, une récession apparait de plus en plus probable, notamment en ce qui concerne l’Europe occidentale. La région a enregistré une baisse notable des commandes et les données économiques viennent confirmer les inquiétudes.

De nouvelles évolutions sont également survenues dans les autres régions, en particulier l’Asie, qui a vu ses devises baisser fortement. Cette chute est probablement liée à une volonté de diminution du risque, les investisseurs optant pour la sécurité offerte par le dollar. Cependant, elle pourrait aussi être liée à la chute des demandes d’exportations, confirmant ainsi la probabilité croissante d’une récession qui affecterait les marchés.

La situation en Europe est une autre source d’inquiétude. Le manque de réaction des hommes politiques au cours des derniers jours met les investisseurs mal à l’aise. De nombreux défis restent encore à relever et les progrès sont loin d’être rapides, ce qui n’est pas pour rassurer les marchés.

Récession ou non ? La question devrait être réglée relativement rapidement

De nombreuses données doivent bientôt être publiées au cours des deux prochaines semaines. Si ces données sont négatives et viennent confirmer que l’Occident est en récession, les investisseurs devront s’adapter rapidement et il ne restera alors qu’à déterminer si la récession restera confinée à l’Occident ou si elle sera mondiale.

Sur le plan politique, la baisse des marchés, si elle se poursuit, poussera de nouveau les hommes politiques à mettre en place des mesures pour sécuriser le système financier, et plus largement, les économies européennes. Les niveaux de valorisations enregistrés récemment par les actions augmentent les enjeux ; ils encouragent, voir forcent, les hommes politiques à réagir et c’est bien là le seul point positif.

Au vu de ces éléments et des options qui se présentent à nous dans les semaines à venir (récession ou fin de partie pour la crise financière), il est évident que les marchés actions devraient encore être malmenés à court terme.

Néanmoins, si nous réussissons à éviter la récession alors les actions devraient se reprendre fortement. Les marchés sont bien conscients du risque de récession et l’ont bien anticipé. Une solide réponse politique pourrait permettre la recapitalisation du système bancaire européen. Ce serait une bonne nouvelle pour les marchés financiers et l’association de ces deux éléments pourrait conduire à une reprise des marchés.

Le problème reste qu’à l’heure actuelle, aucun de ces éléments n’est encore survenu et l’incertitude continuera à dominer les marchés tant qu’ils n’auront pas une bonne raison de se reprendre.