Montée de l’aversion au risque interrompue par des résultats meilleurs que prévu

par Jeanne Asseraf-Bitton, Responsable de la Recherche et Stratégie de BFT IM

Au final, les marchés actions varient peu aux Etats-Unis et consolident en zone euro. Le taux 10 ans se détend légèrement à moins de 3.5% aux US, 2.4% en Allemagne et 3% en France. Les spreads de crédit High Yield s’écartent marginalement. Le Brent reperd du terrain sous 80 $/baril. Le dollar reprend des couleurs contre le yen sur lequel pèse la politique accommodante de la Banque du Japon.

Continuité à la Banque du Japon (BOJ) démontrée au premier meeting de K. Ueda.

Le taux directeur est inchangé à -0.1%, le contrôle de la courbe maintenu mais l’indication sur des « taux bas ou en baisse » est retirée. La BOJ est sceptique sur l’activité, revoit l’inflation estimée en hausse, et maintient la cible à 2% avec hausse de salaires (i.e. inflation tirée par la demande et non par l’offre). L’accélération de l’inflation « cœur » à Tokyo en avril suggère des niveaux fermes au plan national. La détente de l’emploi se confirme avec une remontée du taux de chômage et un recul du ratio offres/demandes.

Aux Etats-Unismodération de l’activité, pas de l’inflation.

La croissance au T1 est décevante mais entamée par la contribution négative des stocks. La consommation et les dépenses publiques apparaissent solides, les dépenses d’investissement des entreprises ralentissent, et le recul de l’investissement résidentiel s’atténue. L’inflation « cœur » PCE (indice des prix des dépenses de consommation personnelles excluant les composantes alimentaires et énergétiques) accélère à 4.9% (q/q% annualisé), tirée par les services. Le bras de fer sur le plafond de la dette suscite des craintes (envolée du CDS des Etats-Unis). Le projet de loi Républicain est voté par la Chambre. Le cash disponible (296 Mrds$ le 26/04), combiné aux mesures exceptionnelles, permettrait de financer le gouvernement jusqu’à l’été.

En France, la demande intérieure atone, l’emploi solide et l’inflation en hausse.

La croissance au T1 est tirée par la contribution extérieure positive (recul des importations) et entravée par la contribution négative des stocks. Le chômage continue de se résorber et l’indicateur d’offres d’emploi s’inscrit en hausse. Le moral des ménages marque un léger mieux lié à la désinflation espérée. En attendant, l’inflation s’affermit au-delà des attentes en avril, tirée par les services.